En France, la conception traditionnelle du soin, ancrée dans une médecine paternaliste et hermétique, fait aujourd’hui figure de vestige. Elle n’a pu résister aux courants de pensée post-modernes ayant érigé en dogme la diffusion de l’information (élevée au rang du savoir) au nom de la liberté individuelle ou du bien collectif. Le médecin devient le partenaire d’un consommateur de soin qui devra, en son âme et conscience, choisir ce qui lui semble le mieux pour sa santé. Cette évolution de la relation médecin-malade vers une contractualisation de fait entérine l’émancipation de l’individu face au savoir. Ce n’est plus celui qui sait qui choisit, mais bien celui qui subit, et la maladie et son remède. La limite de cette évolution est représentée par la capacité à diffuser la connaissance (celle-ci sera-t-elle clairement comprise ?) et la capacité du sujet à faire un choix. Ce problème se posera de façon accrue si le patient présente une pathologie altérant ses capacités à accéder à une information et à clairement et positivement l’utiliser. On l’aura compris, le champ de la maladie mentale pose des questions particulières face à l’évolution actuelle des courants de pensée pour ce qui concerne la relation médecin-malade, et plus spécifiquement l’information base de l’obtention du consentement aux soins. L’internement, encore objet de bien des fantasmes morbides et aliénants, se trouve au centre d’une telle évolution des mentalités. L’ouvrage du Docteur Jérôme Palazzolo, psychiatre niçois, permet de faire le point sur cette problématique en abordant, d’un point de vue psychopathologique, la question de la place propre de chacun au sein de l’institution psychiatrique.
