L’isolement, la contention et la contrainte en psychiatrie sont des données dont l’histoire remonte à la nuit des temps. Or, il se trouve que de tels concepts sont exceptionnellement abordés dans la littérature, comme si le monde psychiatrique avait un peu honte de recourir à ce type de technique dans le cadre des soins. Cependant, l’isolement, la contention et la contrainte sont assez universels et souvent inscrits dans des schémas thérapeutiques avec une cohérence qui mérite d’être soulignée. Isolement, contention, deux aspects particuliers de la contrainte parfois exercée, dans une intention on ne peut plus louable, vis à vis des malades psychiatriques. La contrainte aux soins est-elle légitime dans tous les cas ? Certainement lorsque la maladie prive le sujet de son libre arbitre et de son entendement. Certainement pas lorsque les raisons tiennent davantage à faire jouer à la psychiatrie un rôle de régulation sociale qui n’est pas le sien. À l’heure actuelle, qu’en est-il de cette volonté contenante et de cette nécessité de moins en moins fréquente mais toujours aussi présente d’isoler et de contenir ?
